Impact Positif : la transition nette zéro des entreprises pourra-t-elle se suffire de l’émergence d’un cadre normatif toujours plus exigeant ?

Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) du 9 août dernier a rappelé (s’il était nécessaire) de l’impératif du verdissement et de la neutralité carbone. Comment appréhender alors cet impératif de la neutralité carbone en tant qu’entreprise ? Les dirigeants font aujourd’hui face à deux défis de taille :

  1. S’approprier et intégrer un cadre réglementaire français et européen en pleine effervescence et accélération depuis 2020, afin de définir un cadre commun et un vocabulaire partagé entre les entreprises, les investisseurs, les clients et leurs collaborateurs. Pour les entreprises, l’enjeu est d’anticiper ces nouvelles exigences afin de les appréhender efficacement.
  2. Produire des résultats au quotidien et donner des preuves de la transformation. En effet, la majorité des entreprises poussées par le régulateur et la demande des consommateurs ont désormais pris des engagements, avec un engagement de neutralité situé à 2050 et des objectifs intermédiaires de réduction de 25 à 50% des émissions en 2030. Nous rentrons à présent dans une nouvelle phase : s’assurer de l’atteinte de l’objectif de neutralité dans la durée et donner des preuves pour lutter contrer le greenwashing (comme nous l’avons rappelé dans notre précédent article : Les risques croissants de greenwashing et purpose washing ?).

L’application d’un cadre normatif, ainsi que de gouvernance, suffiront-t-ils pour produire les résultats attendus et permettre de ne pas nuire et de créer un impact positif sur l’environnement, la société et les territoires ?

Comment engager alors la transformation sociétale des entreprises et le pivotement du modèle d’affaires en cohérence avec sa raison d’être et sa stratégie d’entreprise ?

Ces interrogations sont d’autant plus cruciales que le champ d’application du cadre législatif et réglementaire ne cesse de s’élargir, à la fois avec l’outil de taxonomie européenne qui fournit une compréhension commune de ce qui peut être considéré comme une activité verte ou durable et de nouvelles obligations de publication d’information sur la durabilité (environnement, social, gouvernance) qui s’étendent au-delà des grandes entreprises cotées avec près de 50 000 entreprises qui seront concernées, contre 11.000 à date.

Nous vous en parlions précédemment dans La finance au coeur des démarches “Business à impact positif”.  

Une course contre la montre a donc commencé pour intégrer ces normes et donner des preuves de performance durable, en adressant ces enjeux par le bon angle.

Regards croisés du cabinet de conseil iQo et du cabinet Emeriane Avocats

Le législateur l’a bien compris : la production d’un impact positif nécessite de faire pivoter l’ensemble de l’entreprise. L’application des normes ne peut être confiée à une direction de la RSE isolée dans l’entreprise et intervenant ponctuellement au gré des publications semestrielles.

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